L’Osaekomi-waza (押さえ込み技) regroupe les techniques d’immobilisation au sol, essentielles en judo pour contrôler un adversaire et obtenir la victoire par ippon ou équivalence. En tant qu’expert en judo, comprendre ces techniques dans les moindres détails est indispensable pour les appliquer efficacement en compétition. Cet article propose une analyse approfondie des Osaekomi-waza, en intégrant les aspects techniques et réglementaires définis par la Fédération Internationale de Judo (IJF).
Les Critères d'Application de l'Osaekomi waza
Lors d’un combat, l’arbitre annonce “Osaekomi” lorsque les conditions suivantes sont réunies :
Contrôle de l’adversaire sur le dos : Le combattant, appelé uke, doit être plaqué sur le dos contre le sol en étant contrôlé étroitement. Tori, celui qui applique la technique, doit maintenir son adversaire au sol, en le contrôlant étroitement par une pression s’exerçant dans la direction opposée à celle que pourrait prendre n’importe quelle tentative de se décoller du sol ou de se retourner sur le ventre. Ce contrôle doit être valide pendant un certain temps.
Positionnement du contrôle : L’immobilisation peut se faire en maintenant l’adversaire sur le côté, sur l’arrière, ou par-dessus. Ces positions reflètent les différents styles d’immobilisation que l’on retrouve dans les techniques telles que Kesa-gatame, Shiho-gatame et Kami-shiho-gatame. C’est contrôler sans être contrôlé, et assurer un contrôle suffisamment ferme pour qu’il soit valide pendant un certain temps continu pouvant aller jusqu’à 20 secondes consécutives.
Absence de contrôle par les jambes de l’adversaire : Pour que l’Osaekomi soit valide, le combattant qui applique la technique ne doit pas avoir sa jambe ou son corps contrôlé par les jambes de l’adversaire. Cette règle est cruciale pour éviter les situations où l’immobilisation pourrait être compromise, comme lors d’un dégagement ou quand l’adversaire parvient à se retourner sur le ventre.
Contact avec la surface de combat : Le combattant appliquant l’immobilisation doit avoir une partie de son corps en contact avec le tatami. Ce contact garantit la stabilité nécessaire pour maintenir l’adversaire sous contrôle.
Position corporelle de l’immobilisation : Le combattant appliquant l’Osaekomi doit se trouver en position Kesa, Shiho, ou Ura, correspondant aux techniques Kesa-gatame, Hon-Gesa-gatame, Kami-shiho-gatame et Ura-gatame. S’agit d’appliquer une technique d’immobilisation valide pendant un certain temps continu, semblable aux techniques reconnues en judo et en ju-jitsu.
Transition et Continuité de l'Osaekomi-waza
Une des compétences avancées en judo est la capacité à enchaîner différentes techniques d’immobilisation sans perdre le contrôle de l’adversaire. Si un judoka passe d’une technique d’Osaekomi à une autre tout en maintenant l’immobilisation, le temps de l’Osaekomi continue de s’écouler jusqu’à l’annonce de “Ippon”, “Toketa” ou “Mate”. Cette continuité est essentielle car le temps continu pouvant aller jusqu’à 20 secondes est ce qui permet d’obtenir la victoire. Ce point est crucial pour les jeunes judokas qui doivent apprendre à maintenir une immobilisation valide pendant un certain temps.
Réglementation en Cas d'Infractions
Lorsque l’Osaekomi est en cours, des situations spécifiques nécessitent des interventions de l’arbitre :
Infraction du combattant en position avantageuse : Si le judoka en position dominante commet une faute, l’arbitre doit annoncer “Mate”, ramener les combattants à leur position de départ, attribuer la pénalité correspondante, et redémarrer le combat en annonçant “Hajime”. Le score de l’Osaekomi obtenu jusqu’à ce moment reste valide.
Infraction du combattant en position désavantageuse : Si le judoka en position défensive commet une infraction, l’arbitre annonce “Sono-mama” (immobilisation maintenue), attribue la pénalité, puis redémarre le combat en touchant les deux combattants et en annonçant “Yoshi”. Cependant, si l’infraction mérite un Hansoku-make, l’arbitre annonce “Mate”, consulte les arbitres de table, puis attribue la disqualification.
La Règle de la Majorité des Trois Arbitres
En compétition, si les deux arbitres de table constatent qu’il y a une situation d’Osaekomi en cours alors que l’arbitre central ne l’a pas annoncé, ils doivent en informer ce dernier. Selon la règle de la “majorité des trois”, l’arbitre central doit alors annoncer immédiatement “Osaekomi” pour signaler le début de l’immobilisation.
Cas Particuliers : Maintien du Contrôle en Situation Limite
L’Osaekomi continue même si le combattant tenu n’a plus le dos en contact avec le tatami, par exemple en “pont”, à condition que le contrôle reste efficace. En revanche, si l’adversaire réussit à encercler la jambe du judoka appliquant l’immobilisation avec ses jambes, l’arbitre annonce “Toketa”, signifiant la fin de l’immobilisation. Apprendre à maintenir un contrôle stable dans ces situations est une partie cruciale de la défense au sol, non seulement en judo mais aussi dans d’autres arts martiaux comme le karaté et le ju-jitsu.
Conclusion
Les Osaekomi-waza ne sont pas seulement des techniques d’immobilisation, mais un art de contrôle stratégique sur le tatami. Leur maîtrise nécessite une compréhension fine des règles, une excellente condition physique, et une capacité à adapter rapidement sa stratégie en fonction de l’évolution du combat. En intégrant à la fois les aspects techniques et réglementaires, les judokas peuvent optimiser leur performance et mieux comprendre l’essence de ces techniques dans le contexte du judo moderne. Il s’agit précisément d’appliquer une technique d’immobilisation valide pendant un certain temps continu, pouvant aller jusqu’à 20 secondes consécutives, afin d’obtenir un ippon ou une autre forme de victoire.