Table des matières
Introduction
Dans le monde des arts martiaux, le Kendo se distingue comme un héritage précieux de la culture japonaise, imprégné de tradition et de raffinement. Plongeons ensemble dans les profondeurs de cet art ancestral, explorant ses racines historiques, ses principes philosophiques et son influence contemporaine.
Origines et Histoire du Kendo
Le Kendo, littéralement “la voie du sabre”, puise ses racines dans l’histoire tumultueuse du Japon féodal. À l’époque d’Edo (1600-1868), une période marquée par la paix et la prospérité sous le shogunat Tokugawa, l’escrime au sabre, ou kenjutsu, perd sa finalité militaire et devient un art enseigné aux bushi, la classe des samouraïs.
La réincarnation de Musashi
Il existe une légende selon laquelle le célèbre samouraï Miyamoto Musashi, connu pour son expertise dans le duel au sabre, aurait été réincarné dans un maître de Kendo moderne. Cette croyance est souvent évoquée par les pratiquants passionnés pour souligner l’importance de Musashi dans l’histoire et la pratique du Kendo.
Cependant, avec l’interdiction du port du sabre et la dissolution de la classe des samouraïs à la Restauration de Meiji en 1868, les arts martiaux, y compris le kenjutsu, tombent dans l’oubli. Ce n’est qu’en 1878, avec la renaissance des arts martiaux dans les écoles de police et la création de la première fédération d’arts martiaux en 1895, que le kenjutsu commence à renaître.
Le Kendo moderne tel que nous le connaissons aujourd’hui commence à prendre forme au début du 20e siècle, avec le développement du shinai (sabre en bambou) et du bogu (équipement de protection). En 1912, les premiers kata spécifiques au Kendo sont publiés, marquant la transition vers cette forme moderne de l’art martial.
Après la Seconde Guerre mondiale, le Kendo, comme d’autres arts martiaux japonais, est interdit par les autorités d’occupation américaines en raison de son association avec l’idéologie militariste. Cependant, sa pratique sportive continue sous le nom de “compétition au shinai”, et en 1952, la Fédération Japonaise de Kendo est officiellement fondée, ouvrant la voie à la revitalisation et à la diffusion mondiale de cet art martial.
Aujourd’hui, le Kendo est enseigné dans les collèges japonais depuis 2012, aux côtés du judo, et continue d’attirer des pratiquants du monde entier, malgré les défis et les fluctuations de sa popularité. Son histoire riche et sa philosophie profonde en font bien plus qu’un simple sport, mais une véritable voie de développement personnel et spirituel.
Le sabre japonais et la cérémonie du thé (sado)
Au Japon, le Kendo et la cérémonie du thé sont parfois étroitement liés. Il est dit que Sen no Rikyū, maître de la cérémonie du thé, a introduit l’utilisation du sabre dans la cérémonie pour symboliser la pureté et la concentration d’esprit. Cette intégration du sabre dans la pratique de la cérémonie du thé montre comment les valeurs du Kendo peuvent transcender les arts martiaux pour influencer d’autres aspects de la culture japonaise.
Les Fédérations
Découvrez la Fédération Internationale de Kendo (FIK)
La Fédération Internationale de Kendo (FIK), fondée en 1970, est le principal organisme mondial du Kendo, de l’Iaido et du Jodo. Avec 62 pays/régions affiliés en 2021, elle œuvre à la promotion et au développement du Kendo à l’échelle mondiale.
La FIK organise les prestigieux Championnats du Monde de Kendo (WKC), ainsi que des stages d’arbitrage et fournit des guides pour les compétitions et les passages de grades. Elle envoie des experts à travers le monde pour partager leur savoir-faire et soutient les fédérations en développement en leur fournissant du matériel.
Basée à Tokyo et affiliée à la Fédération japonaise de Kendo (ZNKR), la FIK est présidée par le président de la ZNKR. Les Championnats du Monde de Kendo se tiennent tous les 3 ans dans un pays membre, alternant entre les zones Amériques, Asie et Europe, mettant en lumière les compétitions individuelles et par équipes.
Les Championnats du Monde de Kendo ont connu des moments remarquables à Paris en 1985 et 1994, reflétant l’engagement mondial envers cet art martial millénaire.
La Fédération Européenne De Kendo
Les championnats du monde de Kendo sont organisés tous les trois ans et les championnats d’Europe de Kendo les deux autres années.
Découvrez le Kendo en France : Le CNKDR et la FFJDA
En France, le Kendo est sous l’égide de la Fédération Française de Judo, Jujitsu, Kendo et D.A. (FFJDA), via le Comité National de Kendo et Disciplines Rattachées (CNKDR). Ce comité assure la promotion, l’organisation des compétitions tel que le championnat de France de Kendo et la délivrance des grades dans le domaine du Kendo en France.
La France figure parmi les cinq meilleures nations au monde et occupe le rang de leader européen, cumulant un nombre significatif de titres de Champions d’Europe. Rejoignez la communauté du Kendo et explorez cet art martial fascinant avec le soutien du Comité National – France Kendo (CNKDR) et de la FFJDA.
Notions fondamentales
Généralités
Le Kendo, une forme d’escrime au sabre à deux mains, pratiquée avec des armes en bambou et des armures de protection, offre des assauts réalistes tout en assurant la sécurité des participants.
Ouvert à tous, hommes et femmes de tout âge, le Kendo favorise les entraînements communs, appelés keiko, et encourage même la participation aux compétitions féminines et mixtes lors de championnats.
Avec ses équipements de protection et son absence de contact violent, le Kendo se pratique dès l’âge de 5 ans, offrant une expérience enrichissante à travers des dojo spécialement aménagés.
Le Kendo : une voie vers l’épanouissement personnel à travers l’apprentissage de l’escrime et le développement de l’esprit guerrier. Rejoignez cette aventure passionnante où tradition et modernité se rencontrent.
Le mystère de l'âme du sabre
Dans la pratique du Kendo, il est souvent dit que le sabre lui-même a une âme et une volonté propre. Les kenshis (pratiquants de Kendo) développent un lien profond avec leur shinai, le traitant avec respect et considération comme s’il s’agissait d’un partenaire de combat vivant. Cette connexion entre le pratiquant et son arme ajoute une dimension spirituelle à la pratique du Kendo.
Ki ken tai no itchi : la clé de voûte du Kendo
Au cœur du Kendo réside une notion essentielle : le Ki Ken Tai No Itchi, ou l’unité entre l’esprit, le sabre et le corps. Cette philosophie incarne l’essence même de cet art martial japonais millénaire, où chaque mouvement est empreint de détermination, de précision et d’engagement total.
- Le Ki, représentant l’énergie et la détermination, se manifeste à travers le Kiai, le cri puissant émis lors de chaque attaque. C’est la fusion entre la détermination du combattant et la puissance de son esprit.
- Le Ken, symbolisant le sabre, est le vecteur de l’action. Chaque coup porté doit être précis, exécuté avec la partie valide du shinai et dirigé vers une cible valide de l’adversaire. C’est l’art de la coupe, où la précision et la justesse sont primordiales.
- Enfin, le Tai représente le corps, l’engagement physique dans chaque mouvement. Chaque frappe est accompagnée d’une impulsion du pied, exécutée dans un parfait synchronisme avec la coupe et le cri. C’est l’harmonie entre l’esprit, le sabre et le corps qui donne toute sa force et son efficacité à chaque mouvement.
Yuko datotsu : coup valable
Le Yuko Datotsu, ou coup valable, est le fruit de cette unité parfaite. Il est caractérisé par :
- le Kiai ;
- la détermination ;
- une posture adéquate ;
- et l’utilisation de la partie valide du shinai sur une cible valide de l’adversaire ;
- de la vigilance à la suite de sa frappe.
Chaque Yuko Datotsu est récompensé d’un point en compétition, mais son évaluation demande un haut niveau d’expertise de la part des arbitres, eux-mêmes des pratiquants de haut niveau.
Kiai : cri
Le Kiai, cri libérateur et expression de la détermination, est un élément essentiel du Kendo. Il permet de canaliser l’énergie et l’effort au moment de l’assaut, ajoutant une dimension supplémentaire à chaque mouvement.
Datotsu-bui : les cibles
Les cibles, ou datotsu-bui, sont les parties du corps visées lors d’une attaque. En Kendo, seules certaines parties, telles que la tête, les poignets, le torse et la gorge, sont considérées comme valables. Chaque coup doit toucher l’une de ces zones pour être reconnu comme un Yuko Datotsu.
En résumé, le Ki Ken Tai No Itchi est bien plus qu’un concept du Kendo ; c’est la quintessence de cet art martial, où l’unité entre l’esprit, le sabre et le corps donne naissance à la perfection du mouvement.
Découvrez les différentes gardes en Kendo
Lors d’un affrontement de Kendo, les pratiquants adoptent diverses positions de garde, chacune ayant ses propres caractéristiques et utilisations stratégiques.
La garde fondamentale, appelée “chudan no kamae”, constitue la posture de base, avec le shinai tenu à deux mains, prêt à frapper en avançant d’un pas unique. Cette position offre une grande polyvalence et permet une attaque rapide et précise.
Outre la garde fondamentale, d’autres positions sont également utilisées :
- La garde haute à gauche, ou “jodan no kamae”, avec le shinai positionné au-dessus de la tête, offrant une perspective de frappe différente et souvent utilisée pour déstabiliser l’adversaire.
- La garde haute à droite, similaire à la précédente mais avec le pied droit en avant, offrant un angle d’attaque alternatif.
- La garde basse, où la pointe du shinai est abaissée au niveau des genoux de l’adversaire, idéale pour des attaques rapides et imprévisibles.
- La garde hasso, avec le shinai tenu verticalement sur le côté droit, offrant une protection supplémentaire tout en permettant des contre-attaques rapides.
- La garde waki, où le combattant dissimule son shinai derrière lui, déroutant ainsi son adversaire quant à ses intentions.
Bien que toutes ces gardes soient étudiées dans les katas, seules les positions “chudan no kamae” et “jodan no kamae” sont utilisées en compétition, en raison de leur efficacité et de leur adaptabilité.
En Kendo à deux sabres, ou “nito”, le pratiquant utilise un shinai dans chaque main, offrant une gamme encore plus large de mouvements et de stratégies. Bien que moins courante en compétition, cette forme de combat apporte une dimension unique à la pratique du Kendo.
Explorez les différentes gardes en Kendo et découvrez comment chacune peut influencer le déroulement d’un combat, tout en développant votre propre style et votre stratégie de combat.
Équipement
Les armes
Le katana, sabre légendaire des samouraïs, demeure emblématique malgré sa réglementation stricte par le gouvernement japonais. Pour les démonstrations, des sabres habiki non tranchants sont parfois utilisés. Le shinai (sabre de bambou), quant à lui, incarne l’esprit du katana dans la pratique du Kendo. Composé de quatre lattes de bambou maintenues par des pièces de cuir, le shinai offre une expérience immersive tout en assurant la sécurité des pratiquants. L’entretien méticuleux du shinai est essentiel pour garantir sa durabilité et prévenir les accidents. Autrefois utilisé à des fins d’entraînement, le bokutō en bois conserve son rôle symbolique dans l’exécution des katas.
Le shinai comme outil de diplomatie
Pendant la période de l’occupation américaine après la Seconde Guerre mondiale, le Kendo a joué un rôle important dans la diplomatie entre le Japon et les États-Unis. Les démonstrations de Kendo ont été utilisées pour renforcer les liens entre les deux pays et promouvoir la compréhension mutuelle à une époque où les relations étaient tendues.
L'armure
Le kendo-gu, ou bogu, constitue l’armure protectrice essentielle en Kendo, réduisant les risques de blessures lors des combats. Composée de plusieurs éléments, dont le Men (masque), les Kote (gants), le Do (plastron) et le Tare (protection du bas-ventre), l’armure offre une couverture complète tout en permettant une liberté de mouvement optimale. L’identification du kenshi est assurée par un zekken attaché au tare, ajoutant une touche personnalisée à l’ensemble.
La tenue
Le hakama et le kendo-gi constituent la tenue traditionnelle du Kendo. Le hakama, pantalon-jupe, et le kendo-gi, veste, sont généralement teints en indigo, symbolisant la tradition et la pureté de l’esprit. Bien que le grade du pratiquant ne soit pas affiché sur ses vêtements, la tenue blanche est souvent réservée aux maîtres et aux pratiquants de haut niveau.
Discipline de l'esprit dans le Kendo : Maîtrise des Katas et de l'étiquette
Les Katas
Le Kendo ne se résume pas à une simple pratique physique, c’est une véritable discipline de l’esprit. Au cœur de cette discipline se trouvent les katas, des séquences précises de techniques codifiées, qui exigent un contrôle parfait du corps et de l’esprit. Ces katas, créés en 1912 par un comité d’experts, représentent une synthèse des écoles anciennes et sont essentiels pour perfectionner les techniques de base du Kendo.
L’exécution des katas nécessite une fluidité sans faille des mouvements, mettant ainsi l’accent sur la qualité et l’authenticité de chaque technique. Ils sont également d’une grande utilité pédagogique, offrant aux pratiquants l’opportunité de se perfectionner dans leur art.
L'Étiquette
De plus, l’étiquette est une composante essentielle de la pratique du Kendo. Elle se manifeste à travers les salutations rituelles, la posture dans le dojo, et la manière de se comporter envers les autres pratiquants et les enseignants. Respect et gratitude sont les valeurs fondamentales véhiculées par l’étiquette, rappelant les traditions ancestrales des samouraïs.
En somme, la maîtrise des katas et le respect de l’étiquette sont des éléments clés dans le développement de la discipline de l’esprit au sein de la pratique du Kendo. Ces aspects, combinés à l’aspect physique de cet art martial, font du Kendo bien plus qu’un simple sport, mais une voie vers l’épanouissement personnel et la maîtrise de soi.
Grades et Titres dans le Kendo : Découvrez la Hiérarchie
Hiérarchie
Dans le monde du Kendo, la progression des pratiquants est marquée par des grades et des titres qui reflètent leur niveau de compétence et d’expertise. Cette hiérarchie, constituée de deux classements distincts, offre une voie claire pour les débutants et les confirmés.
Pour les débutants, les grades vont du 6ème au 1er kyu, ce dernier étant le plus élevé dans cette catégorie. Pour les pratiquants confirmés, les grades vont du 1er au 8ème dan, symbolisant un niveau avancé de maîtrise et de compétence dans l’art du Kendo.
En parallèle aux dans, il existe une échelle de titres d’enseignants prestigieux : renshi, kyoshi et hanshi, ce dernier étant le plus élevé et signifiant “maître”. Ces titres sont délivrés sur la base d’un examen écrit, accompagné de conditions spécifiques, notamment des grades requis (6ème dan au minimum pour renshi, 7ème dan pour kyoshi et 8ème dan pour hanshi).
Passage de grade
Le passage de grade dans le Kendo est un processus rigoureux, comprenant un examen technique, des combats avec différents candidats et une épreuve de katas, qui sont des formes préétablies de mouvements. Le jury, composé d’examinateurs expérimentés, évalue les candidats en fonction de leur performance dans ces différentes épreuves.
En France, les conditions pour présenter un grade comprennent un âge minimum de 13 ans, la justification de trois licences pour le premier dan, ainsi que l’ancienneté dans le grade acquis. Ces critères garantissent que seuls les pratiquants les plus dévoués et compétents peuvent avancer dans la hiérarchie du Kendo, contribuant ainsi à maintenir la qualité et l’intégrité de cet art martial fascinant.
Le rôle du Kendo dans la formation des valeurs morales
Le Kendo ne se limite pas à l’aspect physique de l’escrime, mais met également l’accent sur le développement moral et spirituel des pratiquants. De nombreuses anecdotes racontent comment la pratique régulière du Kendo a transformé des individus, les aidant à cultiver des qualités telles que la discipline, le respect, et la persévérance, qui sont essentielles dans la vie quotidienne.
Combats et Arbitrage dans le Kendo
Les Règles Essentielles Expliquées
Au cœur des compétitions de Kendo, les combats, ou shiai, se déroulent selon des règles strictes et captivantes. Conformément aux normes internationales, chaque combat se joue en trois points maximum, appelé sanbon shōbu, durant cinq minutes dans une aire de combat délimitée, le shiai-jō, mesurant 11 mètres de côté. Le premier à atteindre deux points remporte la victoire, soit avant la fin du temps imparti, soit à la fin du temps, avec la possibilité d’une prolongation en cas d’égalité.
Les règles sont claires : toute sortie du shiai-jō, perte du shinai ou comportement inapproprié entraîne un avertissement, ou hansoku, et deux hansoku octroient un point à l’adversaire. Ces règles générales peuvent varier en fonction de la compétition et de l’âge des participants, garantissant ainsi des confrontations équitables et passionnantes à tous les niveaux.
Combat par équipe
En combat par équipe, les règles diffèrent légèrement : en cas de match nul, aucun prolongement n’est accordé. Toutefois, un combat supplémentaire peut être organisé entre des représentants des deux équipes pour départager la victoire.
Arbitrage
L’arbitrage, pivot essentiel des compétitions de Kendo, repose sur trois arbitres. L’arbitre principal, ou shushin, est assisté par deux autres arbitres, formant ainsi un triangle autour des combattants pour garantir une vision complète du combat. Armés de drapeaux rouge et blanc, les arbitres jouent un rôle crucial dans l’annonce des points et des avertissements, assurant ainsi l’intégrité et l’équité des compétitions.
Dans le Kendo, chaque détail compte, et c’est grâce au professionnalisme et à l’engagement des arbitres que les compétitions atteignent leur apogée, offrant ainsi aux spectateurs un spectacle intense et passionnant.
Inscription à un dojo
Trouver un club de Kendo
À la recherche d’un club de Kendo près de chez vous ? Consultez le site de la Fédération Française de Judo, Jujitsu, Kendo et Disciplines Associées (FFJDA). Demandez des recommandations à d’autres pratiquants passionnés. Rien ne vaut une visite en personne pour découvrir l’ambiance et les installations. Trouvez le dojo qui correspond à vos besoins et à vos objectifs, et lancez-vous dans cette passionnante aventure martiale.
Cours d'essai
Avant de vous engager pleinement dans l’univers du Kendo avec une inscription pour la saison, il est recommandé de participer à un cours d’essai.
Conclusion
Le Kendo transcende les frontières du temps et de la culture, offrant aux pratiquants un chemin vers la croissance personnelle, la discipline et la connexion avec les autres. En embrassant cet art martial avec dévouement et respect, chacun peut découvrir les nombreux avantages du Kendo dans sa vie moderne.
