Samedi, Renée a tenu sa dernière permanence, au premier étage de la salle Coidelle, au Dojo nantais, rue La Fayette.
Figure incontournable du Dojo nantais, Renée a tenu, samedi, sa dernière permanence, derrière le comptoir situé à l’entrée de la salle du Dojo. C’est la fin d’une belle histoire, qui a débuté en 1972. Quarante-trois ans de permanence !
Elle a été tour à tour la grande soeur, la confidente, la mamie. Elle en a vu des choses, naître des amours, les gamins, les gamines grandir, puis partir pour mieux revenir avec leur progéniture. Elle pourrait raconter tout ça, Renée. Mais elle ne le fera pas, car on ne révèle pas les secrets, encore moins ceux de bouts de choux hauts comme trois pommes, qui, samedi, lui ont offert des fleurs, lui ont fait une bise : « Alors, on ne te reverra plus ? »
La question reste sans réponse, tout simplement parce qu’il est difficile d’expliquer qu’à 91 ans, il est temps de mettre fin à une belle aventure, qu’elle a partagée avec Charles, son mari. Ce dernier n’est pas seulement le président fondateur du Dojo nantais, mais également un éducateur reconnu, sans oublier, du temps de sa jeunesse, un judoka talentueux.
Le judo, c’est aussi une des passions de Renée, qui l’a pratiqué. Si vous lui demandez si c’était par amour pour Charles, elle vous répondra que « non, c’était parce que j’étais une bagarreuse, une battante ! » C’est tout Renée.
Samedi, avant de couper le cordon qui la reliait au Dojo nantais, elle a ramassé un dernier papier à bonbon qui traînait par terre, redressé une dernière pile de dossiers. Cette salle Coidelle, c’est sa deuxième demeure, où elle avait une autre famille. En septembre, pour la rentrée, il y aura comme un vide.