Palmarès. 3e du tournoi national label A de Nantes. 7e du tournoi de France international de Cannes 2018.
« Il aime plus la compétition que le judo en lui-même. » Cela n’empêche pas Arnaud Gendre, son entraîneur au Dojo Nantais, de fonder de sérieux espoirs en Saïd ALIMKHANOV, un cadet qui trace une trajectoire singulière dans la hiérarchie du judo national.
Elle commence en Mayenne (ES Bonchamp), où l’enfant de réfugiés politique tchétchène signe en mars 2015 son entrée sur la scène locale par un titre en -42 kg minime. Fils d’un lutteur, doté d’une technique assez sommaire, l’adolescent a pourtant déjà une idée très précise de son besoin de formation. Et du club qui pourra le doter de la technique nécessaire à assouvir une soif de victoires étonnante : le Dojo Nantais, dont il croise les combattants au hasard des compétitions régionales.
Petit hic, ses parents s’installent à… Saint-Nazaire. « Saïd avait fait un test chez nous et il ne se voyait pas ailleurs. Il a alors fait une partie des trajets tout seul, avant que ses parents s’installent finalement à Nantes », raconte Arnaud Gendre, sidéré par sa détermination.
Celle-ci donne tout son sens à la vocation large « d’éducateur » du technicien nantais, qui observe au quotidien l’intégration accélérée par l’école du sport. « On a le sentiment de réussir sa mission lorsqu’on suit ce genre de profil. Saïd a énormément progressé en français grâce au judo, à l’échange avec ses partenaires. » Mais si le lycéen, en seconde à la Colinière, incarne joliment l’intégration par le sport, il reste aussi un talent à exprimer pleinement, patiemment, sans brusquer les changements de catégories par des régimes encore prématurés en fin de croissance.
« Cela passera, comme pour la quasi-totalité des judokas qui ont réussi au plus haut-niveau, par un encadrement familial et un entourage amical qui comprend sa passion. Un socle qui permet de résister aux tentations qui peuvent se présenter. » Il n’y a qu’une tentation à laquelle Saïd peut céder : celle de la victoire.