Championnats de France Juniors, à Paris. Les deux judokas du Dojo Nantais viseront le titre, ce week-end. En attendant mieux et des rêves européens.
L’INSEP, il connaît déjà. Loris Tassier y a débarqué en septembre. L’acclimatation n’a pas été évidente. « Au début, j’ai eu du mal à m’habiter au rythme judo et études. Le soir, j’étais crevé ! A présent, ça va mieux. »
Sous les ordres de Christophe Gagliano, l’entraîneur national, le natif de Libreville a mûri. « Je n’ai fait quasiment que des compétitions seniors cette année. La durée des combats n’est pas la même, l’expérience des adversaires non plus. On espère que cela va me servir pour les joutes en juniors. »
Les championnats de France seront, à ce titre, un bon test. Avec à la clef un titre qui lui tend les bras? « Mon principal rival, Aurélien Diesse, qui lui aussi est à l’INSEP, est blessé. Je suis donc le grand favori en -90 kg. » En 2016, une pénalité dans les dernières secondes de son combat contre le judoka de l’US Bondy l’avait privé de la médaille d’or. Il ne pourra pas prendre sa revanche cette année, mais qu’importe, l’objectif est ailleurs, au-delà. « Je veux surtout faire une médaille aux Europe. L’année dernière, j’ai fait 3e sur une Coupe d’Europe à Athènes. J’ai envie de plus. »
Loris Tassier, qui devrait quitter le Dojo Nantais la saison prochaine pour un club parisien, est bien sûr encore perfectible. « J’ai des faiblesses au sol. » Dimanche, il se méfiera de tout le monde, à commencer par un certain Sofiane Ait Mohamed Amer, à qui il avait infligé un wazari en demi-finale l’an dernier. « Lui aussi est à l’INSEP. Cela va être dur, je le sais, mais le titre, je ne veux que ça ! »
Manon Deketer, -63 kg
Elle a échoué de peu l’an dernier, battue par Clémence Eme en finale. Cette fois-ci, elle entend bien le décrocher, ce satané titre de championne de France des -63kg. Manon Deketer, qui entame sa deuxième saison au Dojo Nantais, est déterminée.
Elle sait que de sa performance à ces championnats de France juniors, qui se tiennent samedi et dimanche à l’Institut National du Judo à Paris, dépendra la suite de sa saison. « Mon objectif est d’être sélectionnée en équipe de France pour disputer les championnats d’Europe et du monde, qui auront lieu en septembre. Il faudra pour cela au moins faire un podium ce week-end. On est trois à se tirer la bourre pour une seule place. »
La catégorie est « dense », elle en a conscience. « Une certaine pression », forcément, habite la jeune femme de 18ans avant la compétition. Elle aura beau être tête de série du fait de son joli parcours de l’an dernier, elle s’attend à une forte opposition. « On peut tomber dès les premiers tours sur des cadettes 3 qui peuvent nous surprendre. »
Forte physiquement, habile sur les techniques de jambes, Manon Deketer a pris une autre dimension depuis qu’elle a intégré le Pôle France de Strasbourg, il y a deux ans. « La preuve, dès la première année là-bas, j’ai fait deuxième aux France, aime-t-elle rappeler. La prochaine étape serait de rentrer à l’INSEP. J’ai déposé ma candidature, j’attends la réponse qui devrait tomber fin mai. » Un titre à Paris faciliterait les choses. « Mais on est quatre favorites, cela va être la guerre ! »
