Le judo, un art martial japonais riche en traditions et techniques, repose sur un ensemble de règles strictes pour garantir le fair-play et la sécurité. Parmi ces règles, le “shido” joue un rôle essentiel. Jigoro Kano, le fondateur du judo, disait : “Le judo n’est pas seulement une technique, mais une voie pour mener une vie meilleure.” Dans cet esprit, le shido est crucial pour maintenir l’intégrité des compétitions. Mais qu’est-ce qu’un shido exactement et pourquoi est-il si important dans une compétition de judo ? Cet article explore en détail le concept du shido, son impact sur les combats, et les diverses fautes qui peuvent le provoquer. Que vous soyez un judoka expérimenté ou simplement curieux de découvrir le vocabulaire du judo, cet article vous apportera des réponses claires et complètes.
1. Qu'est-ce que le Shido ?
Le terme “shido” signifie “rectification” en japonais. Dans le contexte du judo, il s’agit d’une sanction appliquée aux judokas pour des fautes techniques ou tactiques mineures. Le shido est utilisé pour corriger le comportement des combattants et assurer le bon déroulement du combat.
Un shido peut être attribué pour diverses raisons telles que la non-combativité, une posture défensive excessive, une sortie intentionnelle du tapis, ou une mauvaise prise de garde. Cette pénalité est indiquée par un carton jaune sur le tableau d’affichage.
2. Pourquoi le Shido est-il Crucial dans une compétition de Judo ?
Le shido est essentiel pour maintenir l’intégrité et l’esprit du judo. Il garantit que les compétitions se déroulent dans le respect des règles et des principes de ce sport. En sanctionnant les comportements non conformes, le shido aide à préserver la sécurité des judokas et l’équité des combats.
3. Les Différentes Catégories de Pénalités en Judo
La Commission Internationale d’Arbitrage classe les actes prohibés en deux catégories :
- Fautes techniques ou tactiques : Sanctionnées par un shido.
- Fautes graves ou contraires à l’esprit du judo : Entraînant un hansoku-make, ou disqualification.
4. Les Conséquences d'un Shido Pendant un Combat de Judo
Les shidos sont cumulables et leurs conséquences varient selon leur nombre :
- Premier shido : Aucune conséquence immédiate sauf en cas de Golden Score (prolongation), où il peut entraîner la défaite si l’adversaire n’a pas de shido.
- Deuxième shido : Même effet que le premier, sauf en cas de Golden Score où la défaite est prononcée si l’adversaire n’a qu’un ou zéro shido.
- Troisième shido : Entraîne un hansoku make, ou disqualification, et donc la fin du combat en défaveur de l’auteur.
- Hansoku-make direct : Infligé pour des fautes graves, mettant fin au combat ou à la compétition pour le fautif.
Si les deux combattants enfreignent les règles en même temps, chacun se verra attribuer une pénalité selon le niveau de l’infraction. Les arbitres doivent évaluer chaque situation avec soin pour appliquer les sanctions de manière équitable.
5. Les Fautes Sanctionnées par un Shido
Les shidos peuvent être attribués pour diverses infractions, généralement regroupées sous plusieurs catégories :
Judo Négatif
- Éviter de saisir l’adversaire : Empêcher délibérément toute action dans le combat.
- Posture défensive exagérée : Adopter une posture trop défensive en position debout (généralement de 3 à 5 secondes), ce qui peut inclure des comportements comme garder les bras tendus pour empêcher l’adversaire de s’approcher. Cela est considéré comme une tentative de neutraliser l’action de l’adversaire sans chercher à attaquer soi-même.
- Fausse attaque : Simuler une attaque sans intention réelle.
- La zone de sécurité : Si un judoka a les deux pieds complètement dans cette zone sans attaquer ni se défendre activement pendant plus de cinq secondes, il peut être pénalisé. De plus, une sortie volontaire du tatami, en plaçant les deux pieds dans la zone de sécurité sans intention de continuer le combat, entraîne également une pénalité.
- Tenir le bout de la manche : Tenir continuellement le bout de la manche de l’adversaire (généralement de 3 à 5 secondes) ou saisir la manche en la tordant.
- Doigts entrelacés : Tenir continuellement les doigts entrelacés de l’adversaire (généralement de 3 à 5 secondes).
- Défaire son judogi : Dénouer ou rattacher son judogi sans l’autorisation de l’arbitre.
- Attirer au sol : Amener l’adversaire au sol de manière non conforme pour enchaîner en ne-waza.
- Sodeguchi : Introduire des doigts dans la manche ou le bas du pantalon de l’adversaire, ou tordre sa manche.
L’on considère qu’il y a fausse attaque quand :
- Tori n’a pas l’intention de faire tomber ;
- Tori attaque sans avoir de kumikata ou en le lâchant immédiatement ;
- Tori fait une fausse attaque ou plusieurs fausses attaques répétées qui n’ont pas mis en déséquilibre Uke ;
- Tori met sa jambe entre les jambes de uke pour l’empêcher d’attaquer ;
- Tori fait des attaques non réalistes.
La fausse attaque est pénalisée par shido.
- Le combattant peut prendre une saisie à 2 mains de son choix, y compris en garde croisée, unilatérale, à la ceinture, prise pistolet ou prise de l’ourlet.
- Le temps accordé entre le moment de la saisie
conventionnelle (hikite = main qui tient la manche / et
tsurite = main qui tient le revers) et une première attaque est de 30 secondes, si l’attitude est positive, que le combattant est actif. Au-delà de 30 secondes, si il n’y a pas eu d’attaques, l’arbitre annonce matte et le judoka est sanctionné par shido. - Pour des saisies non conventionnelles, l’arbitre doit donner du temps à Tori pour attaquer si il est en recherche / création d’opportunité et a une attitude positive.
Prise Non Valable
- Garde non normale : Prendre une saisie non conforme sans être en phase de préparation d’attaque.
- Garde croisée ou tête déplacée : Saisir en garde croisée ou passer la tête de l’autre côté de la saisie revers sans intention d’attaquer.
Non Combativité
- Absence d’attaque : Ne pas attaquer en position debout pendant environ 45 secondes.
Divers
- Saisir les jambes ou le pantalon : En position debout (Tachi Waza) saisir le ou les pieds, les jambes ou le pantalon de l’adversaire sauf pour une attaque simultanée.
- Utiliser la ceinture ou la veste : Enrouler l’extrémité de la ceinture ou de la veste autour de l’adversaire.
- Saisir le judogi avec les dents.
- Mettre la main ou le pied sur le visage : En position debout ou au sol.
- Introduire le pied ou la jambe dans le judogi : Mettre le pied ou la jambe dans la ceinture, le col ou le revers.
- Technique de shime-waza inappropriée : Utiliser le bas de la veste, la ceinture ou les doigts pour une technique de strangulation.
- Ciseaux de jambes : Faire un ciseau de jambes autour du tronc, du cou ou de la tête.
- Frapper ou tordre les doigts : Pour obliger l’adversaire à lâcher prise.
- Sortir intentionnellement de la surface de combat : Ou forcer l’adversaire à le faire.
- En tachi waza comme en ne waza, les sorties de tapis réalisées intentionnellement seront pénalisées par shido ;
- Les sorties de tapis réalisées de manière non intentionnelles ne seront pas pénalisées. Il conviendra de dire Matte, de replacer les combattants à leur place initiale et de relancer le combat par hajime.
- En tachi waza comme en ne waza, les sorties de tapis réalisées intentionnellement seront pénalisées par shido ;
- Les sorties de tapis réalisées de manière non intentionnelles ne seront pas pénalisées. Il conviendra de dire Matte, de replacer les combattants à leur place initiale et de relancer le combat par hajime.
- En tachi waza il est possible de venir saisir à l’intérieur de la manche de Tori comme de Uke ;
- En tachi waza il n’est pas possible de venir saisir à l’intérieur du pantalon de Tori comme de Uke. Cela est pénalisé par shido ;
- En ne waza, il est possible de venir saisir à l’intérieur de la manche de Tori comme de Uke ;
- En ne waza, il est possible de saisir à l’intérieur du pantalon de Tori comme de
- En attaque ou en contre-attaque, toutes les saisies au niveau de la veste sous la ceinture, et les saisies sous la ceinture au niveau de la fesse sont autorisées ;
- Par contre si ce type de saisie est utilisé à des fins négatives (bloquer, …) il sera sanctionné par shido.
- Accrocher avec la main ou le bras, ou saisir les autres parties de la jambe / le pantalon est interdit et sera sanctionné par shido.
- Sur des compétitions junior et senior :
- La tête de Tori peut toucher le tapis lors d’une attaque ;
- La tête de Uke peut toucher le tapis lorsqu’il défend ;
- Sur des compétitions cadet & catégories inférieures :
- La tête de Tori ne peut pas toucher le tapis lors d’une attaque et sera pénalisé par shido si il le fait ;
- La tête de Uke ne peut pas toucher le tapis lorsqu’il défend et sera pénalisé par shido si il le fait ;
Un impact « en pont » sera comptabilisé Ippon.
Exemples de Situations Menant à un Shido
Éviter de Saisir l’Adversaire
Un judoka évite délibérément de saisir son adversaire pendant plusieurs secondes pour empêcher toute action. Cette infraction est sanctionnée par un shido pour comportement négatif.
Posture Défensive Exagérée
Un judoka adopte une posture défensive exagérée sans attaquer ni se défendre activement pendant plus de 3 à 5 secondes. L’arbitre attribue un shido pour manque d’engagement.
Fausse Attaque
Un judoka simule une attaque sans intention réelle de projeter son adversaire. Cette fausse attaque est sanctionnée par un shido pour tentative de tromperie.
6. Comment Éviter un Shido en Compétition ?
Pour éviter un shido, les judokas doivent :
- Connaître et respecter les règles : Comprendre les infractions et les éviter.
- Adopter une attitude proactive : Engager activement l’adversaire et éviter les comportements défensifs excessifs.
- Maintenir une bonne technique : Effectuer des attaques sincères et éviter les gestes dangereux ou non conformes.
7. Le Rôle de l'Arbitrage dans l'Attribution des Shidos
Les arbitres jouent un rôle crucial dans le maintien de l’ordre et de la discipline pendant les compétitions. Ils doivent :
- Surveiller attentivement les combats : Identifier et sanctionner les fautes en temps réel.
- Communiquer clairement les décisions : Utiliser des gestes et des signaux pour informer les combattants et le public.
- Maintenir l’équité : Appliquer les règles de manière cohérente et impartiale.
8. La Différence entre Shido et Hansoku-Make
Il est important de distinguer entre un shido et un hansoku-make :
- Shido : Pénalité pour des fautes techniques ou tactiques mineures. Cumulable jusqu’à trois fois avant de devenir un hansoku-make.
- Hansoku-Make : Disqualification du combat et de la compétition pour des fautes graves ou répétées. Peut être direct ou résulter de l’accumulation de trois shidos.
Conclusion : L'Importance de Respecter les Règles du Judo
En résumé, le shido est une pénalité essentielle pour maintenir l’ordre et l’intégrité des compétitions de judo. En connaissant et en respectant les règles, les judokas peuvent éviter les sanctions et pratiquer leur sport dans l’esprit du judo. Les arbitres jouent un rôle clé dans l’application des shidos, garantissant ainsi des combats équitables et sécurisés. Rappelez-vous :
- Le shido signifie “rectification” et sanctionne les fautes techniques ou tactiques mineures.
- Les fautes graves ou contraires à l’esprit du judo sont sanctionnées par un hansoku-make.
- Les shidos sont cumulables et peuvent entraîner une disqualification après trois infractions.
- Il existe diverses fautes sanctionnées par un shido, notamment l’évitement de la saisie, la posture défensive exagérée et les fausses attaques.
- Les arbitres jouent un rôle crucial dans l’attribution des shidos et le maintien de l’équité des combats.
Pour mieux comprendre le shido en action, assistez à une compétition de judo ou visionnez des vidéos de matchs. Quelles sont les situations les plus courantes où vous avez vu des shidos attribués ? Partagez vos expériences dans les commentaires !
Bonjour, je viens de voir un combat de judo aux JO ; Dicko-Souza ; il y a eu Hippon alors que Souza l’a attrapée par la ceinture ! J’ai entendu dans un combat précédant que c’était interdit… faudrait savoir ; puis je avoir une explication svp …
Olivier
Bonjour Olivier.
En judo, saisir la ceinture est autorisé, mais avec des restrictions :
– Cette prise doit immédiatement mener à une action (comme une projection).
– Si un judoka attrape la ceinture sans attaquer rapidement, cela peut être considéré comme une action défensive ou un comportement passif, et être sanctionné par un shido (avertissement).