Zoom sur... Loris Tassier. Le judoka, arrivé au Dojo Nantais cette année, a décroché le bronze lors de sa première sortie internationale.
La musique rythme les claquements de cordes sur le sol. Les judokas du Dojo nantais enchaînent les exercices physiques. Pendant que certains soulèvent des barres, d’autres travaillent leur vélocité sur des parcours établis dans un autre coin des tatamis. Un vrai stage commando. En ce jeudi après-midi, Arnaud Gendre, l’entraîneur du club ligérien, a profité des vacances scolaires pour réunir, dans la salle Coidelle de Nantes, quelques-uns (filles et garçons) de ses protégés, expatriés dans les différents pôles.
Parmi eux, Loris TASSIER, médaillé de bronze en moins de 90 kg, lors de l’open junior de Grèce disputé à Athènes, début avril. « Il s’agissait de sa première sortie avec l’équipe de France, apprécie l’entraîneur nantais qui décrit son judoka comme un garçon solide, puissant et doté d’une bonne technique. Battu au premier tour, il a remonté tous les repêchages avant de s’imposer en vingt secondes par ippon pour la troisième place. » Chapeau bas. « Ça fait bizarre d’être sur un podium international pour la première fois, témoigne Lorios. Le temps semble s’arrêter. J’ai ressenti beaucoup de fierté pour mes équipiers et moi. »
Une récompense pour le travail accompli depuis les débuts assez tardifs de ce colosse bronzé aux muscles parfaitement dessinés. « Avant je faisais du violon, explique l’adolescent franco-gabonais de 18 ans. J’aurais dû passer un examen pour entrer au conservatoire de La Roche-sur-Yon mais mon père m’a convaincu de me lancer dans le judo. Un sport que je ne pratiquais qu’en loisir. »
Ses premières prises, il les travaille à 13-14 ans, avec Cédric Chiron aux Sables-d’Olonne. Il est arrivé dans la station balnéaire vendéenne à l’âge de six ans, en provenance de Libreville, sa ville natale. « J’avais besoin d’un sport pour me détendre de ma journée. J’ai tout de suite aimé », explique Loris TASSIER. Sans oublier le violon qui fait partie de son équilibre et qui l’apaise, Loris TASSIER, sociétaire du Dojo nantais depuis cette année, apprend vite.
Les portes du Pôles espoir de Nantes s’ouvrent. Et depuis un an et demi, il est pensionnaire au pôle France d’Orléans, où il est encadré par Jean-Pierre DECOSTERD et Meheddi KHALDOUN. Dans le Loiret, Joris TASSIER, qui retourne au Gabon tous les étés pour voir sa mère et sa jeune soeur, est confronté à un nouveau rythme. Deux heures et demie d’entraînement par jour, sans compter les séances de musculation qui comble son temps libre.
« Cela n’est pas toujours simple de concilier ça avec les études, souligne l’élève de Terminale S. L’année dernière, pour ma première année junior, j’ai beaucoup perdu mais je n’ai rien lâché. J’ai continué à travailler. » Cette première sélection auréolée d’un podium a donc une saveur bien particulière. « C’est un déclic », assure Loris TASSIER escorté par Dieu et son pote et équipier du Dojo Nantais Jawad Abdelkrim (- 66 kg). « Je lui dois beaucoup. On a grandi ensemble, il me pousse à aller au bout des choses. Il est ma force en compétition. »
Les deux compères joueront gros lors de championnats de France juniors, prévus les 15 et 16 mai. Un passage obligé pour espérer décrocher de nouvelles sélections et participer aux Championnats d’Europe de la catégorie. Une telle issue augmenterait les chances de Loris TASSIER d’intégrer l’Insep dès la saison prochaine.